Le bon pasteur, le vrai berger. Des qualifications que Jésus s’attribue lui-même. Cela peut paraitre surprenant et si nous prenons les mots berger et pasteur au premier sens des termes, nous pouvons imaginer un peu de frustration pour les bergers ou les pasteurs de son époque et aussi pour ceux de notre temps. Sont-ils vraiment de faux et de mauvais eux ?
Rassurons-nous, Jésus, par ses propos ne dénigre personne et ne prend pas plaisir non plus à se vanter de ses qualités. Il se présente à nous et nous propose sa personne. Il clarifie son identité. Grâce à ses enseignements, et en l’écoutant tout le temps, les disciples et nous aujourd’hui avons découvert peu à peu la personne du Christ. Il se révèle à nous de manière progressive. Ainsi, en s’appuyant même sur ses paroles, nous pouvons mieux comprendre pourquoi il se fait appeler bon pasteur et vrai berger.
Sa bonté se manifeste par le don de sa vie. Et bien sûr, il n’est pas question d’avoir une pensée hâtive sur sa passion mort résurrection bien que ce soit aussi important. Mais il s’agit plutôt de tourner notre regard vers un don fait jour après jour à tout être humain. Cela, Jésus l’a prouvé depuis qu’il est Dieu, au commencement, pendant sa vie sur terre(l’incarnation), et puisqu’il nous a promis de ne pas nous laisser orphelins, Jésus continue de nous offrir sa vie par son Esprit. IL l’appellera paraclet lors de son échange avec les apôtres. Jean 16, 7-11. Christ continue de prendre soin de nous. Donner sa vie pour les brebis, c’est avoir donc ce constant souci du bien-être de son troupeau quelles que soit les circonstances d’existence. Avec lui, nous sommes à l’abri du berger mercenaire si nous savons rejoindre toujours le troupeau rassemblé au signal du christ.
A l’opposé du berger mercenaire qui abandonne le troupeau, s’enfuit, et par conséquent occasionne la dispersion des brebis, Jésus précise que celles-ci comptent pour lui. Pour cela, il prend la peine de les rassembler. C’est le vrai berger. Cette vérité se mesure par le principe de sa fidélité à chaque brebis et à la fois à l’ensemble des brebis. Et comment ne pas se rappeler du passage biblique au livre d’Isaïe chapitre 43, 1-7, une référence qui nous permet de réécouter Dieu nous dire que chacun de nous a du prix à ses yeux ?
Il pense à tous et à chacun. Il n’hésite pas à aller à la recherche de ceux qui sont égarés ou éloignés. Car il déclare lui-même : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos, celles là aussi, il faut que je les conduise. » Ainsi, les dictionnaires ou autres sources nous définissant les noms communs pasteur et berger comme guide ou gardien, nous réalisons pourquoi Jésus opte le symbole de la bergerie ou l’enclos pour expliquer son ardent désir de prendre soin de nous. Et si nous le voulons, qui que nous soyons, nous pouvons rejoindre ce troupeau quel que soit l’heure, le jour ou l’année. Il s’agit d’un “troupeau“ de personnes qui optent pour la vie. Et Jésus scrute toujours les montagnes de notre vie et nous cherche.
Sommes-nous prêts non seulement à suivre le seul, bon et vrai pasteur mais aussi à emboiter ses pas ? Lui qui connait déjà ses brebis, il nous invite à reconnaitre et à écouter sa voix afin de rassembler comme lui au lieu de disperser, rencontrer l’autre au lieu de rabrouer, donner notre vie à notre tour auprès de nos semblables, ce à quoi l’on nous reconnaitra comme les brebis du christ. Car son projet est celui-ci : un seul troupeau et un seul pasteur. Et cette unité ne peut se comprendre que par l’amour que nous avons et aurons les uns pour les autres dans notre monde et dans celui de la vie éternelle.
Sr Virginie Dolebzanga