Jésus que tu es déroutant dans cet Evangile si dense, si symbolique, si fort en messages pour notre foi et notre vie. Voilà un soir tu empruntes une barque, peut être celle de Simon Pierre et tu t’éloignes lentement de la plage de Capharnaüm, on peut l’imaginer. Après la cohue harassante des foules c’est le moment de l’intimité seul avec ton petit groupe d’amis, en mer. C’est Toi qui as pris l’initiative.
« Passons sur l’autre rive » : passage au soir de la vie de tout homme, passage : cette traversée va conduire les disciples vers l’inconnu, le non familier, chemin de confiance en Celui qui les conduit.
C’est « le soir venu » : « l’heure des épreuves » comme cette tempête qui s’abat soudainement sur eux dans leur barque fragile. Quel contraste nous voyons entre la terreur des disciples qui monte et le calme de Jésus, où est-Il ? Il dort. Le sommeil de Jésus n’est-Il pas le sommeil du juste qui dort dans la confiance ? Leur cris va le « réveiller », intéressant de voir que ce mot veut dire « ressusciter » bibliquement. Il interpelle le vent et il se fit un grand calme. Cela ne fait-il pas penser à la grande tempête de la Passion de Jésus qui a secoué la petite barque de la communauté naissante des chrétiens, dont les apôtres au moment où le Christ c’est endormi dans la mort ? Ramenant la paix et le calme par sa Résurrection. Comme les tempêtes de nos vies que nous affrontons mais nous ne sommes jamais seuls dans la barque. Jésus nous invite à rentrer dans la confiance qui est la sienne. Alors que souvent nous pensons que nous sommes perdus, Lui nous redit : « pourquoi êtes-vous si craintif, n’avez-vous pas encore de fois ? » La foi qui apaise nos tempêtes n’est-elle pas celle de la foi en Jésus-Christ mort et ressuscité ? Il a vaincu la mort, le mal, le pêché, là est notre force, la vie sera toujours la plus forte, le chemin c’est la confiance. La confiance c’est ce que bon nombre de nos sœurs ont témoignés, vivant dans des pays où sévit guerre et violence : « je ne sais ce que sera demain, si cela ira mieux, mais je sais que Dieu sera toujours là ». En passant nous-même par l’épreuve nous parviendront sur l’autre rive, comme les apôtres. Une crainte les saisis, « même le vent et la mer Lui obéisse » : qui est-Il donc ? Oui qui es-tu Jésus ? Quelle est cette confiance qui t’habite et à laquelle tu nous invite ?
Sr Catherine Arrondel