Nous voici à ce deuxième dimanche de l’AVENT où un hirsute, vêtu d’un vêtement de poil de chameau et d’une ceinture de cuir autour de la taille, se met à proclamer dans le désert : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche ».
Comme nous le mentionne le prophète Isaïe, un nouveau David est attendu et l’Esprit du Seigneur doit se poser sur lui. Serait-ce lui qui doit venir et que nous attendons ? Pourquoi crier dans le désert ou peu de monde l’habite ?
Cependant Jean Baptiste fédère autour de lui des disciples venant de la Judée et de la région du Jourdain dans le but de se faire baptiser par Jean Baptiste dans le Jourdain en confessant leurs péchés.
« Convertissez-vous » est un impératif, un ordre, afin d’accueillir la venue du Règne qui sera inaugurée en la personne et l’activité de Jésus. Ce baptême donné par Jean Baptiste est très différent des ablutions rituelles des Esséniens. On ne peut le recevoir qu’une fois et un nouveau chemin de foi s’ouvre pour la personne.
Mais Jean Baptiste va invectiver Pharisiens et Sadducéens « engeance de vipères… ». Rude interpellation. Comment échapper au jugement imminent ? Jean Baptiste les invite à produire du fruit, c’est faire ce que celui-ci attend de l’homme : qui fait la volonté de Dieu, voilà le vrai fils d’Abraham, voilà le vrai disciple de Jésus.
A la prétention d’un baptême qui sauverait automatiquement, Jean Baptiste oppose l’exigence d’une conversion effective. Jean Baptiste va se retirer car Celui qui vient vers lui afin de recevoir baptême est plus fort que Jean Baptiste. Il souligne qu’il n’est pas digne de lui ôter ses sandales, tâche réservée à l’esclave. Jean Baptiste se considère indigne de prendre la place de l’esclave car Celui qui vient, baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Mais ce baptême ne sauve pas l’homme sans lui. Ce rite s’accompagne d’une conversion du comportement. C’est donner à Dieu le droit de juger ma vie selon ses propres critères.
Aujourd’hui, nous voici de nouveau interpellé. Qu’ai-je fait de mon baptême ? Comment ai-je actualisé ce don, cet engagement à la suite de Fils de l’Homme ? Comment je produits ce fruit reçu, ce témoignage qui devrait transpirer à travers nos pores malgré nous car Il est plus grand que nous ? Servir la Parole, le logos. Mission première dans ce monde qui est le nôtre. Un monde parfois déboussolé, un monde loin de Dieu, loin des questions spirituelles mais aussi un monde en attente. Attente d’une venue, laquelle ? Attente d’un monde meilleur, attente d’une fraternité. Quelle est la clé de cette attente ?
Un chemin nouveau s’ouvre, accompagné d’une certaine présence, sensible parfois indéfinissable, vers ce Dieu d’Espérance qui nous attend en toute liberté et vérité.
Bon chemin
Sœur Corine Haramant