J’aime ce mercredi de l’année, et oui ! Je peux dire que c’est un de mes jours liturgiques préférés !
Je l’aime comme un cadeau que le Seigneur nous fait pour déjà, 40 jours avant, regarder vers Pâques, alors que le passé nous submerge parfois, le présent peut être lourd (présent collectif : les actualités s’en font l’écho, mais aussi mon présent, marqué par mon péché, mes peurs, mes combats…), le futur incertain, mais Pâques est assuré !
Oui, l’essentiel est bien le but, la visée : passer encore et encore à travers la mort avec le Christ, premier ressuscité, pour accéder à la lumière de Pâques.
Les cendres en sont le signe.
La liturgie avec la beauté et la richesse de ses rites, nous propose de recevoir ces cendres, signe de ce passage à vivre, non par des efforts, fruits de nos propres forces, mais en revenant vers le Seigneur de tout notre cœur car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour. Oui, cette année encore avec tant de nos contemporains, j’ai besoin de réentendre que l’amour de Dieu est inconditionnel et qu’il se donne à moi !
Ces cendres reçues dans le creux de la main qui accueillera peu de temps après le corps du Christ ressuscité, pain pour la route… ou ces cendres reçues sur mon front, là où j’ai été ointe au jour de mon baptême et de ma confirmation avec le Saint Chrême pour vivre de l’Esprit… me le signifient bien ! Force et puissance de la liturgie et de ses rites… la vie est plus forte que la mort car elle la ressuscite !
Me laisser toucher par le ministre qui me remet ces cendres, à l’image de Celui qui ne cherche qu’à nous toucher, le Christ…
Et ce violet, cette couleur fabuleuse qui me renvoie au froid de l’hiver, froid de ma vie parfois mais à la fois au rouge de la passion, l’amour, pour signifier encore et encore que vie et mort font partie de notre existence… mais que la lumière de Pâques viendra tout éclairer !
Il est beau ce jour du mercredi des cendres qui nous remet en route : « revenez à moi ». Oui c’est bien cet appel qui nous est à nouveau lancé, appel à retrouver notre propre vérité, notre authenticité, notre vocation : celle de la vie avec Dieu, en Dieu, de la VIE d’enfant de Dieu.
Avec cette seconde invitation : « sonnez du cor », car il faut que cet appel soit audible, même des plus sourds (dont je suis parfois) … le cor, signe de la fête aussi. La promesse est là, celle de la vie nouvelle avec le Christ, en lui et par lui !
Alors en avant, prière, partage, pénitence car Pâques est là …et 40 jours, finalement, ça arrive vite …et commençons par tendre nos mains ou présenter notre front pour recevoir ces cendres, c’est maintenant !
Sr Elisabeth Lemière