Célébrer Pâques, une fois encore, contempler un évènement, au-delà de notre compréhension humaine, telle est la situation du croyant depuis toujours.
Dans La Croix du 22 mars 2024 on peut lire que le philosophe Michel Onfray persiste à nier l’existence historique de Jésus, alors que le « Jésus de l’histoire » est admis par les historiens, comme les débats du siècle dernier en témoignent. Et nous aujourd’hui, à la lumière de notre foi, si faible soit-elle, nous allons faire mémoire de la Résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts.
En effet, la veillée pascale offre en ses lectures une fresque de l’histoire du peuple de Dieu qu’on pourrait résumer ainsi : l’œuvre très bonne des origines se trouve blessée, Dieu continue de veiller sur son œuvre, les prophète annoncent que son Messie la sauvera. Cette promesse construit notre histoire de croyants. Mgr de Moulins Beaufort, rappelait en 2023 : « l’histoire conduit vers l’avenir qui est l’avènement de ce que Dieu seul peut produire et qui échappe à nos prises » Et la liturgie nous dit que « les ténèbres n’auront pas dessus »
Les interventions de Dieu rejoignent chaque croyant de nuit
A Noël Dieu descend dans notre humanité : Jésus vient révéler le chemin vers le Père, la vie selon les béatitudes et sa miséricorde infinie pour chaque être humain. Un Dieu Amour.
A Pâques, c’est Jésus qui emporte notre humanité dans son « grand cri » sur la Croix : Humanité ressuscitée attestée par le témoignage de Marie Madeleine, des femmes qui l’avaient suivi jusqu’au tombeau et les Apôtres invités à se rendre en Galilée, l’ont vu, l’ont touché… Notre acte de croire se nourrit de ces réalités qui échappent à notre contrôle mais sont confortées par la lecture des Ecritures. Jésus lui-même en fera une relecture aux disciples d’Emmaüs.
Alors autour du feu de Pâques laissons nos yeux s’illuminer et nos cœurs se réchauffer. Les ténèbres cèdent devant l’amour de Dieu manifesté en notre humanité ressuscitée en Jésus Christ. Laissons au plus intime de nous-même nos esprits, retrouver le goût de la vie et la promesse de l’enfant de Dieu que nous sommes prendre corps et l’appel par notre nom, du Ressuscité, ouvrir à l’impensable. Seul le Christ par sa résurrection nous fait passer de la nuit au jour.
Belle fête de Pâques, 31 mars 2024.
Sr Monique Colrat