3ème dimanche de l’Avent 2024
«Soyez dans la joie » proclame Sophonie. « Bondis de joie ! » avons-nous entendu dans le texte de ce jour. Ces mots nous rappellent que nous célébrons aujourd’hui le dimanche de « Gaudete », le dimanche de la joie.
Voilà une exhortation bien difficile à entendre aujourd’hui, face à une situation inquiétante dans bien des endroits de notre planète.
Pourtant, au cœur même d’un contexte aussi sombre, ce dimanche nous invite, par-delà ces ténèbres, à vivre dans l’espérance, une espérance déposée en nous par Dieu lui-même.
Mais alors, pour témoigner d’une telle espérance, « que devons-nous faire ? ». Telle est la question posée par les foules qui viennent se faire baptiser par Jean. Que « devons-nous faire », « pour bien faire » ? Poser une telle question, c’est poser la question du chemin du bonheur.
Au bord du Jourdain, trois catégories de personnes vont se succéder, porteuses de cette question.
Aux premiers, aux gens ordinaires, Jean répond en insistant sur le partage des vêtements et de la nourriture ; aux seconds, les collecteurs d’impôts, il n’impose pas de quitter leur travail ; il se contente de leur demander – et c’est essentiel déjà – de ne pas profiter de leur fonction pour s’enrichir. Enfin, aux troisièmes, les soldats, il dit de ne pas profiter de leur situation aux dépens des habitants du pays ; et il ajoute une mise en garde contre toute calomnie ou dénonciation sans scrupule.
Notons bien que Jean ne fait de reproche à personne ; il « positive », comme on dit aujourd’hui, en invitant chacun à un principe de partage, de justice et d’intégrité. Il dit, il nous dit « : restez à faire ce que vous faites mais faites-le bien ! »C’est le chemin de la joie !
Et si nous lui posions la question aujourd’hui que nous dirait-il ?
Sans doute, inviterait-il les hommes d’affaires, à se comporter de manière juste et équitable vis-à-vis de leur personnel.
Il exhorterait les pères et mères, à prendre du temps avec leurs enfants, et de quitter ainsi de temps en temps leur vie agitée.
Il dirait aussi aux défenseurs de la nature de défendre leur cause dans le calme plutôt que dans la violence.
Il inviterait de même les médecins et le personnel soignant, à respecter chaque personne et son histoire afin d’apporter une véritable guérison de tout l’être….
Oui, il nous appartient ainsi à chacun et chacune de nous demander ce qu’il faut changer dans notre vie concrète, pour prendre et rejoindre le chemin de la joie.
Il existe aussi une autre raison d’appeler ce dimanche « dimanche de la joie ». En effet, Jean, tout en baptisant, parle de « Celui qui vient ». Ainsi, ce dimanche nous introduit, comme par anticipation, à la joie de la fête de Noël, la joie de la nativité, celle de Dieu parmi nous.
S’il vient, il est cependant déjà en nous, comme le dit Sophonie. En fait, le Seigneur est déjà là, à portée de foi pourrait-on dire. C’est ce que le pape François appelle « la joie de la foi ».
Comme Jean, il nous appartient de préparer nos cœurs à l’accueil du Christ. L’essentiel est de reconnaître le Christ au cœur de nos vies. Tant d’éléments négatifs peuvent parasiter nos sentiments, tant d’amertume peut affecter nos gestes ou nos paroles, et qui paralysent cet élan vers la joie profonde qui devrait nous habiter.
Disons donc avec saint Paul, « réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je vous le redis, réjouissez-vous ! »
3er Domingo de Adviento 2024
«Estad siempre alegres», proclama Sofonías. «¡Salta de alegría!», hemos escuchado en el texto de hoy. Estas palabras nos recuerdan que hoy celebramos el domingo de «Gaudete», el domingo de la alegría.
Esta es una exhortación difícil de escuchar en los tiempos actuales, frente a las preocupantes situaciones que vivimos en tantos lugares de nuestro planeta.
Sin embargo, incluso en un contexto tan oscuro, este domingo nos invita, más allá de las tinieblas, a vivir en la esperanza, una esperanza depositada en nosotros por el mismo Dios.
Entonces, para dar testimonio de esta esperanza, «¿qué debemos hacer?». Esa es la pregunta que las multitudes que acudían a Juan para ser bautizadas le planteaban. ¿Qué «debemos hacer» para «hacerlo bien»? Plantear esta pregunta es, en realidad, preguntar por el camino hacia la felicidad.
A orillas del Jordán, tres grupos de personas se suceden planteando esta cuestión.
A los primeros, la gente corriente, Juan les responde insistiendo en el compartir ropa y alimentos; a los segundos, los recaudadores de impuestos, no les exige dejar su trabajo, sino que les pide algo esencial: no aprovecharse de su posición para enriquecerse. Finalmente, a los terceros, los soldados, les dice que no abusen de su autoridad en perjuicio de los habitantes del país; y les añade una advertencia contra la calumnia o las acusaciones sin escrúpulos.
Es importante señalar que Juan no reprocha nada a nadie; él «positiviza», como diríamos hoy, invitando a cada uno a practicar principios de compartir, justicia e integridad. Les dice, y nos dice: «Sigue haciendo lo que haces, ¡pero hazlo bien!». Ese es el camino hacia la alegría.
Y si le hiciéramos esta pregunta hoy, ¿qué nos diría?
Seguramente invitaría a los empresarios a comportarse de manera justa y equitativa con su personal.
Exhortaría a los padres y madres a dedicar tiempo a sus hijos, dejando de lado, de vez en cuando, su vida agitada.
También diría a los defensores de la naturaleza que defiendan su causa con calma, en lugar de recurrir a la violencia.
De igual manera, invitaría a los médicos y al personal sanitario a respetar a cada persona y su historia, para así ofrecer una verdadera sanación integral del ser humano.
Sí, cada uno de nosotros debe preguntarse qué necesita cambiar en su vida concreta para tomar y recorrer el camino de la alegría.
Hay también otra razón por la que este domingo es llamado «domingo de la alegría». Juan, mientras bautizaba, hablaba de «Aquel que viene». Este domingo, por tanto, nos introduce anticipadamente en la alegría de la Navidad, la alegría de la Natividad, la alegría de Dios entre nosotros.
Si bien Él viene, ya está en nosotros, como dice Sofonías. En realidad, el Señor ya está aquí, podríamos decir que «al alcance de la fe». Esto es lo que el Papa Francisco llama «la alegría de la fe».
Como Juan, nos corresponde preparar nuestros corazones para acoger a Cristo. Lo esencial es reconocer a Cristo en el centro de nuestras vidas. Tantos elementos negativos pueden distorsionar nuestros sentimientos, tanta amargura puede influir en nuestros gestos o palabras, paralizando ese impulso hacia la profunda alegría que debería habitar en nosotros.
Digamos entonces con san Pablo: «Alegraos siempre en el Señor; os lo repito, ¡alegraos!»
Sr. Marianne Goffoël
Bruxelles