Que nous souhaiter en cette première aube de 2021 qui ne soit ni convenu ni surfait ?
Que nous souhaiter sinon des vœux ambitieux, à la hauteur du drame de notre humanité, du bouleversement de notre monde, de l’inquiétude de tant et tant de vies, de l’angoisse intime qui habite chacune et chacun en ces temps. Mais aussi à la hauteur du génie humain conjugué capable de réaliser un vaccin en moins d’une année, de la capacité à la solidarité inventive et opiniâtre des « révolutions fraternelles », de la force du courage de se tenir debout face aux autocrates et aux régimes iniques, de la gratitude de la reconnaissance.
Non l’ambition – moins encore la prétention – que 2021, par la magie d’un chiffre, chasserait 2020 et son cortège de douleurs et d’épreuves personnelles et collectives.
Mais l’ambition de l’humain. De l’humanité à l’intime de nous-même : là où se tient la source du courage, de l’inquiétude active pour l’autre visage, de la sollicitude, de l’amitié, du respect. Là d’où surgit la puissance de la créativité, de l’inventivité afin que les liens ne se perdent pas, afin que de la vie l’emporte, que de neuf fende l’armure de la mort. Là d’où naît l’enfance. Non l’infantile. Mais cette enfance qui sauve le monde.
Faire simplement, décidément, notre beau et parfois douloureux métier de femmes et d’hommes en ce monde, sûrs qu’alors nous précède et nous accompagne le Dieu vivant fait homme pour nous. Implorant sans cesse la grâce de l’espérance et de la foi.
Que cette année 2021 nous trouve, tous et chacun, meilleurs.
Sr Véronique Margron op.
La soif comme la faim,
Les rires comme les pleurs,
La douceur, les blessures,
La furie, les regrets,
Nous n’en jetterons rien,
Nous les emporterons tous
Indégradables viatiques,
Pour un très long voyage.
François Cheng, La Vraie gloire est ici