ET ILS MARCHENT !!!
… non parce qu’ils attendent le Messie annoncé depuis longtemps (ils ne sont pas de ce peuple), mais ils marchent car sachant scruter les étoiles et élever le regard, ils ont vu une lumière… à la suite de Syméon !
Voir une étoile qui révèle l’inédit et se mettre en route. Dieu seul, et un peu aussi sans doute eux, savent ce qui les met en mouvement…
Je ne peux m’empêcher de penser à tous ceux
et celles qui répondent à cet appel de prendre la route : pour un autre pays par nécessité économique, pour Compostelle par un désir profond ou juste par curiosité, pour…. chercher !
Et ces mages marchent, comme des hommes debout. « En marche » et heureux, Chouraqui nous revient pour nous dire que c’est le même sens ! Ils marchent jusqu’à se pencher et s’émerveiller devant ce qu’ils découvrent : un jeune couple et ce tout petit enfant, bien humain.
Oui heureux sont ceux qui savent se pencher devant l’autre : soignants inclinés vers le patient et lui prenant la main, éducateurs de jeunes enfants cherchant à être à même hauteur, personnes s’arrêtant dans la rue devant un de ces hommes ou une de ces femmes, assis à même le trottoir. Je ne peux m’empêcher de penser à ce prêtre qui s’agenouille à la tête du lit d’un patient pour donner le sacrement des malades…. Se pencher pour être à hauteur d’homme.
Puis les mages s’émerveillent au point de se prosterner ! Touchés au plus profond d’eux-mêmes car ils ont vu cette VIE porteuse d’une grande lumière. Ils reconnaissent toute l’humanité de cet enfant (toute notre humanité portée par lui) mais aussi toute sa divinité. Les cadeaux les révèlent, nous le savons, comme Syméon…. toujours !
Et là me revient une parole d’un autre ami prêtre (décidément !) qui disait qu’en entrant pour présider une célébration, il s’inclinait certes devant la croix et l’autel mais devrait aussi le faire devant chaque membre de l’assemblée, signe de la présence du Seigneur !
Enfin, ces mages repartiront par un autre chemin. Rien ne sera plus comme avant ! Le cœur a été éclairé, réchauffé, brûlé de ce feu qui ne détruit pas mais consume. Ils sont devenus tout autre, bienheureux !
Et là me reviennent des récits de malades et de détenus, au détour d’une chambre ou d’un parloir qui confient parfois, souvent même, combien ils ont été touchés mystérieusement par le Seigneur à tel ou tel moment de leur vie, leur existence ayant été transformée. J’en suis témoin et souvent émerveillée !
Alors comme Elisabeth et Zacharie, Marie et Joseph, Syméon, les mages … et tant d’autres,
marchons à la lumière,
émerveillons-nous devant les merveilles que le Seigneur met sous nos yeux,
dans les autres le plus souvent,
prosternons-nous devant eux, à notre manière,
remettons notre vie à Celui que Syméon a tendu en ses mains
… ET REPARTONS SUR LES CHEMINS, UN PEU DIFFERENTS !
Sr Elisabeth Lemière, op