Jésus fut saisi de compassion envers eux parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger … (Mc 6, 30-34)
La journée avait été épuisante. On n’avait même pas le temps de manger…
L’heure du repos, à l’écart, dans un endroit désert se profile… un coup de rame et l’on y est!
C’est compter sans cette foule décidée qui, à pied, devance Jésus et ses apôtres sur le bord où ils vont accoster.
Cette foule, qui de toutes les villes accourt, ayant compris l’intention des passagers de la barque : leur fausser compagnie pour se refaire un peu!
Cette foule têtue qu’un appétit du coeur affame.
Cette foule anonyme qu’une nécessité absolue pousse à contraindre Jésus à faire quelque chose pour elle.
Cette foule qui a faim de toute parole qui sort de la bouche de Jésus.
Cette foule, pour devenir un peuple, a besoin d’un berger.
Un berger à la voix forte et tendre qui indique le bon chemin et la bonne direction.
Justement, Jean le baptiste, le dernier des avertisseurs vient d’être récemment assassiné…
Et toi Jésus, la Miséricorde incarnée, malgré la fatigue et peut-être les protestations des apôtres, tu ne peux te résoudre à laisser ces gens venus de loin sans répondre à l’appel que suscite leur déplacement en masse.
Tu les enseignes longuement et ce que tu dis éveille les coeurs, les fait battre plus vite, leur donne un goût de fraternité auquel tout homme aspire, hier, aujourd’hui, demain…
Et j’en suis sûre… tu parles du Royaume des Cieux car tu ne peux pas t’en empêcher.
Tu en viens et tu nous y voudrais, alors l’élan de ton coeur te pousse à nous donner les moyens d’y parvenir: paix, lumière, partage, consolation, bonheur, pardon, prière, humilité …
Et ils ne savent pas encore jusqu’où tu iras pour eux ce soir-là, lorsque la nuit allongera les ombres… (Mc 6, 35-44)
Sr Françoise-Chantal Lelimouzin