Nous sommes avec vous aujourd’hui pour fêter le grand événement du siècle : vos 100 ans !

Joie, émotions… nous sommes tous et toutes présents : votre famille bien sûr, les résidents et le personnel de l’EHPAD, de la résidence Senior, les communautés de la ville, la Communauté de la Maison-Mère et ses fidèles collaborateurs : le personnel de la Bretèche.

Sœur Marie Bernard, vous me voyez un peu confuse :

prendre la parole devant vous qui écriviez si bien, qui savait traduire « avec un brin de poésie » les évènements du quotidien qu’ils soient heureux ou pas…

Pour vos 80 ans, nous vous avons offert un beau livre d’or en vous demandant de relater un peu de votre vie, vos poèmes, vos messages, vos pointes d’humour pour adoucir les recommandations… mais rien, votre simplicité n’a rien voulu entendre. Alors aujourd’hui, pour les grandes circonstances c’est Sœur Marie Christine qui prend le relaie… c’est vraiment un don de famille.

Je ne vais évidemment pas parler ni de votre enfance, ni de votre jeunesse, je voudrais simplement faire remarquer que vos parents vous ont donné un très beau prénom : « Marie-Thérèse »
Vous parliez assez spontanément de certains évènements familiaux, de vos frères et sœurs et de votre père qui n’acceptait ni caprice, ni bouderie.
Quand vous parliez des vôtres vous repreniez immédiatement l’accent du Loir et Cher avec un léger roulement des « r » ce qui nous faisait toujours sourire.

En 1947 vous entrez au noviciat de la Grande Bretèche et vous prononcez vos premiers vœux en 1949, vous aviez 24 ans. Une petite semaine après votre profession vous êtes assignée à l’école de MONTAUBAN ou vous enseignez pendant 10 ans, avant d’être nommée supérieure de la communauté, vous avez 35 ans : jeune supérieure, dynamique, exigeante mais toujours à l’écoute des autres soulignent celles qui vous ont connue à cette époque.
Après un mandat de trois ans seulement, la Congrégation vous envoie en Espagne à Barcelone pour apprendre « la langue espagnole évidemment ». Un apprentissage de 5 mois et c’est le grand départ : l’envol pour la Colombie. Vous atterrissez à Medellin et au bout d’une année de présence vous êtes supérieure d’une province qui comptait environ 1000 sœurs. Les sœurs -nombreuses- se souviennent et plusieurs témoignages nous sont parvenus… nous les écoutons.

Sœur Marie du Rosaire, JOYEUX ANNIVERSAIRE !

Deux sentiments naissent du fond de mon cœur, à l’occasion de votre centième anniversaire :
Félicitations… Merci !

Pour moi, vous avez été la réplique des six premières sœurs françaises arrivées en Colombie, dans un monde inimaginable et inconnu.

Lorsque j’étais aspirante à la congrégation, vous nous donniez des cours dans le but de perfectionner votre espagnol. Votre simplicité, votre fraternité et votre accueil étaient admirables.

Je vous suis profondément reconnaissant de la confiance que vous m’avez accordée en m’envoyant, jeune professe, dans la mission de Bolivie. Je me suis toujours sentie encouragée et accompagnée par vous au cours de mes années de vie religieuse, où que je sois. Merci de m’avoir écouté.

Je demande au Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie et de Marie Poussepin, d’abondantes bénédictions pour vous qui se traduiront en force pour continuer le voyage de cette vie.

Avec mon amour et mon souvenir.

Sr Leopoldina Mendoza Valencia

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ÉVOCATION DU PROVINCIALAT DE SŒUR MARIE BERNARD DU ROSAIRE

Sr Nora Inés Fonnegra Gómez

Il y a un moment particulier dans le cours de notre expérience personnelle pour ratifier les résolutions les plus importantes de notre destin ou de notre projet personnel. Donc pour moi, les années 70 ont été déterminantes. J’étais alors une jeune sœur qui étudiait la théologie au Grand Séminaire de Medellin, au moment même où le mouvement de théologie de la libération est apparu et qui a secoué le clergé et a déclenché une atmosphère de crise qui nous a laissés, séminaristes et religieuses de cette cohorte, en suspens.

Ni dans un tel cadre ecclésial, ni parmi nous au niveau provincial, il n’a été possible de voir clairement le phénomène complexe lorsqu’on a appelé à une pauvreté sociologique radicale, ouvrant une brèche dans le prétendu état bourgeois de la vie religieuse, fermant des œuvres qui semblaient avoir un profil élitiste, s’insérant dans des milieux de misère, rompant avec les structures institutionnelles et vivant l’Évangile, spontanément comme dans l’Église primitive….

Dans ce contexte, je me souviens de Sœur Marie Bernard du Rosaire, provinciale de Medellín, et non pas parce que j’avais une proximité implicite avec elle, car on ressentait pour « notre ère » un respect très révérencieux mais distant. Parallèlement à cette crise de l’option pour les pauvres, on assiste à l’expansion missionnaire de la province au Pérou et en Bolivie, dans le cadre du charisme, certes, mais que certains envoyés considèrent comme une « partition » et non comme un ensemencement ; ils se sentent « exilés », et certains voient aussi dans une provinciale française un long colonialisme et une soumission qui ont pris
fin.

Pour « ma mère », cela devait être une situation difficile qui, néanmoins, a été gérée sans tragédie, de manière consciente, sensée et affirmée.
Aujourd’hui, je me dis : elle a écarté le danger idéologique, elle a empêché les champions de la grande pauvreté de nous égarer, comme cela s’est produit dans certaines congrégations. Elle a supporté l’indifférence ou le vide des uns, les prurits émancipateurs des autres, la désertion des insatisfaits, bref, elle a supporté l’ardu et a été un nord pour nous toutes dans les moments critiques. Je ressens une grande gratitude et une grande admiration pour sa direction réussie, conduisant la Province avec beaucoup d’intégrité, de bon sens et d’autorité. Pour moi, son témoignage de vie et son esprit resteront latents dans mon cœur.

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La vie est à célébrer !

Soeur Marie Bernard,

En me rappelant votre passage dans la Province de Medellin, je me souviens de vous comme d’une grande administratrice qui a laissé une marque d’accueil, d’organisation, de vision futuriste. Vous étiez à la fois affable, gentille, discrète, compréhensive et compatissante, et même sévère quand il le fallait.

Je sens en vous une sœur à la manière de Marie Poussepin : une personne simple, ouverte à toutes les sœurs. Je chante le Magnificat en action de grâce pour vos cent ans de vie.

Joyeux anniversaire Sœur Marie Bernard.

Sr Rosa Amparo Urrea

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Sœur Marie Bernard du Rosaire,

En cette date si significative pour vous et pour nous, nous voulons vous dire MERCI depuis cette terre colombienne. Vous avez vécu et laissé des traces profondes en nous qui avons eu la grâce de vous connaître et d’accueillir vos paroles pleines de sagesse.

Merci Sœur Marie Bernard pour ce que vous êtes, pour votre spiritualité, votre appartenance à la Congrégation, votre sens missionnaire, votre capacité d’écoute et d’accueil… ce sont des traits qui ont imprégné cette structure de la Province de Medellin qui est présente aujourd’hui pour vous reconnaître et vous remercier pour tout votre dévouement, votre générosité, votre capacité d’inculturation et tout l’élan de croissance et d’ouverture que vous nous avez légué.

Que le Seigneur continue à vous combler de bénédictions pour le bien de toutes.

Joyeux anniversaire, Sœur Marie Bernard.

Sr Ruth Elena Correa

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SŒUR MARIE BERNARD DU ROSAIRE, UNE VIE MARQUÉE PAR LA
SIMPLICITÉ, LA PAUVRETÉ ET L’EXIGENCE

Sr Ruth María Vallejo

Sa silhouette agile, sa démarche légère, sa culture française parlaient de sa personnalité et de son désir de vivre et d’enraciner le Charisme de Marie Poussepin dans ces terres d’Antioquia.

C’est à elle qu’il revient d’assumer la charge de Provinciale au moment du Concile Vatican II et de conduire la Province sur les nouveaux chemins ouverts à la vie religieuse, un temps difficile, où beaucoup de choses étaient remises en question, d’autres commençaient à s’expérimenter… et comme il arrive lors de grands changements, il y eut des crises dans la vie consacrée et aussi dans la Province. Dans ces années de transition et de changement, Sœur Marie Bernard a su relever les défis, diriger la province, ouvrir de nouveaux champs de mission, donner un nouvel élan aux études universitaires des sœurs, prendre des risques et ouvrir de nouveaux chemins…

Elle a posé des exigences claires à celles d’entre nous qui commençaient la vie religieuse, elle nous a interrogées sur le sens de notre vie, et même si ses paroles étaient fortes, nous avions toujours la possibilité de faire valoir nos raisons, peu importe si nous finissions par faire ce qu’elle nous disait. Nous avons senti qu’elle nous aimait tels que nous étions et qu’elle nous faisait confiance.

Aujourd’hui, après 59 ans de profession entre ses mains, je remercie le Seigneur d’avoir été son instrument pour que, malgré mes faiblesses, je puisse réaliser ma vocation dans la Maison Marie Poussepin.

Pour moi, je peux résumer la vie de Sr Marie Bernard en une phrase :
une vie marquée par la simplicité, la pauvreté, l’exigence et la cohérence.

Merci, Sœur Marie Bernard, pour votre témoignage de cohérence en tant que vraie fille de Marie Poussepin, merci pour toute la vie que vous nous avez donnée dans la Province de Medellin, pour les idéaux de consécration que vous avez semés en nous, que le Seigneur reçoive ces cent ans de vie vécue dans la Présentation et la remplisse de bénédictions.

Avec affection et gratitude.

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Sœur Marie Bernard du Rosaire

Prieure de la Province de Medellin : 1965 – 1975

Ceux d’entre nous qui ont eu la joie de partager avec Sœur Marie Bernard dans la Province de Medellin gardent le souvenir reconnaissant de la Sœur aimable, fraternelle, toujours attentive aux besoins de chaque sœur et des communautés où qu’elles se trouvent.

Chaque fois que je rencontrais Sœur Marie Bernard, je la voyais avec un sourire aimable, elle me posait des questions sur ma famille, ma santé et ma mission.

Nous nous sommes ensuite rencontrées à la Maison Mère et à Valdieri, la Maison générale, elle était alors l’Économe générale. J’ai vu en elle le dévouement et le soin pour la Congrégation, pour la mission qui lui était confiée de gérer les biens dont elle avait la charge.

En tant que biens de l’Église, il fallait penser à tous les pays avec leurs besoins et leurs pauvretés, avec leurs situations et leurs possibilités et partager comme Jésus l’a fait avec cinq pains et deux poissons.

Célébrer le 100e anniversaire de Sœur Marie Bernard, c’est remercier Dieu pour sa vie, pour sa vie consacrée au service de la Charité. Pour ses années comme Provinciale à Medellin, où elle était tout pour tous.

À cette occasion, j’adresse une prière d’action de grâce au Seigneur ; toutes mes félicitations ! Le Seigneur est votre récompense.

Joyeux anniversaire !

Veuillez accepter mon affection fraternelle et l’assurance de mes prières.

Sr Blanca Victoria Ramos

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Sœur Gloria Luz Villegas Santamaría, prieure provinciale, et les sœurs de la province de Medellín envoient ce message :

Nous adressons ce message à Sœur Marie Bernard qui fête ses CENT ans de vie. Nous lui sommes immensément reconnaissantes pour l’empreinte qu’elle a laissée dans la province pendant son mandat de prieure provinciale. Que le Seigneur soit avec elle et lui permette de profiter de cette grande fête avec ses sœurs et sa famille.

De la part de la Province de Medellín, nous lui adressons nos salutations, notre affection et notre immense gratitude. Nous vous embrassons fort.

Demain, lundi 24 février, nous célébrerons l’Eucharistie à ses intentions et avec une immense gratitude pour celle qui a donné une partie de sa vie missionnaire dans la Province de Medellín, laissant une marque indélébile de fraternité et d’expansion missionnaire.

Chère Colombie… aujourd’hui encore, quand une sœur Colombienne vous rend visite à l’EHPAD, vous savez manifester votre joie.

Mais finalement Hermanas, il a fallu quitter ce pays que vous avez beaucoup aimé : une page se tourne et vous voici à Rome pour une vingtaine d’années : Conseillère Générale et Économe Générale de toute la Congrégation.

En 1993 c’est le retour à la Maison Mère pour diriger et animer cette grande maison. La communauté était encore nombreuse à cette date.

Mais Sœur Marie Bernard, souvenez-vous, Rome ne vous oubliait pas, car même le Pape, Saint Jean-Paul II est venu vous rendre visite ici même.

Les années passent … vous restez très active, je peux en témoigner et avec Sœur Myriam Uribe, vous partagez le travail du Secrétariat, vos souvenirs, le présent et l’avenir de la Congrégation

Vous animez particulièrement la Communauté du Rosaire et nous nous rappelons toutes de vos crèches de Noël : jamais les mêmes, toujours des thèmes et des décorations différentes. Vous saviez ce que vous vouliez, vous étiez exigeante et « Arlindo » qui était l’architecte du projet en garde un émouvant souvenir, il ne vous refusait
rien !

Le temps passe, laissant des marques et les problèmes de santé se multiplient. Vous rejoignez dans un premier temps l’infirmerie de la Bretèche et comme toutes les sœurs, le 3 novembre 2022 c’est le déménagement pour l’EHPAD.

Sœur Marie Bernard vous êtes la sœur à qui on aime rendre visite, même si la rencontre se résume en « présence et sourires ».

Une petite anecdote pour terminer :

Pendant plusieurs années vous deviez assurer la bénédiction du repas de la communauté et cela tous les lundis. Tous les lundis, sans exception vous entonniez le même refrain que nous allons reprendre maintenant pour vous.

Dieu est Amour
Dieu est Lumière
Dieu notre Père.

Sœur Marie Bernard, Merci !

Sœur Marie Thérèse JESTIN