Cet évangile de saint Jean 20, 19-31 nous est proposé tous les ans au deuxième dimanche de Pâques. Depuis le jubilé de l’an 2000, le saint Pape Jean-Paul II l’a promulgué comme le dimanche de la miséricorde.
Je commencerai mes propos en remerciant l’apôtre Thomas d’avoir été là pour nous représenter et à l’évangéliste Jean de nous avoir rapporté cette rencontre du Ressuscité avec les disciples enfermés. Pendant trois longues années, le Christ a préparé ses disciples par ses enseignements, ses miracles. Il annonce par trois fois sa mort et sa résurrection. Mais cela n’a pas suffit pour ouvrir les intelligences pour comprendre que c’est de lui que les prophètes ont parlé. Malgré ce qui s’est passer à son arrestation, l’évangile de ce jour nous rapporte la douceur d’une rencontre avec ses disciples. Il ne vient pas pour leur faire des reproches, ni leur demander des comptes. Ses premières paroles furent des mots de paix : « La paix soit avec vous ! » Le Christ ressuscité rasure les apôtres. Ils étaient enfermés par peur des juifs, ils étaient privés de leur Maître ; il vient à leur rencontre pour la deuxième fois et il apaise leurs cœurs. La confiance des premières heures de leur appel n’a pas changé avec les évènements de la passion. Il vient pour les envoyer en mission. Cependant, avant cet envoi, il faut faire tomber toute scepticisme. Thomas qui n’était pas à la première rencontre après la mort de Jésus, c’était montré méfiant de ce que les autres lui disait. Tout comme chacun de nous. Jésus l’invite à le toucher. Thomas n’ira pas jusqu’au bout de ce qu’il avait dit, c’est-à-dire « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Il montre clairement son incrédulité, tout en se souvenant de comment les évènements se sont passés et comment tout le monde a fui devant l’arrestation de Jésus. Thomas en revoyant le Christ avec les marques de la passion, fait cette belle profession de foi à la place de nous tous. « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Désormais, l’acte de foi chrétienne est proposé librement à ceux qui veulent croire. C’est dans la pleine liberté que la profession de foi est faite. Bienheureux doute qui nous a valu une autre béatitude. « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » La béatitude qui n’avait pas été prononcée sur la montagne s’accomplit pour nous aujourd’hui. Nous avons par Thomas une porte de sortie de nos doutes. De fait, sa profession de foi nous ouvre à la foi et à la proclamation de l’Évangile. Sans avoir vu nous croyons, nous ne le proclamons pas comme un évènement du passé, mais du présent qui renouvelle nos vies. Relevons la tête et contemplons les plaies du Ressuscité pour avoir part à sa vie et à sa miséricorde. Redisons avec confiance comme Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Sr Henriette Kabore