Le nom de la Congrégation fait référence à la présentation de Marie au temple.
On en trouve le récit dans un évangile apocryphe de Jacques :
L’enfant (Marie) eut deux ans, et Joachim dit : « Conduisons-la au Temple du Seigneur pour accomplir la promesse que nous avons faite. » Et Anne dit : « Attendons sa troisième année, pour qu’elle ne cherche point son père ou sa mère. » Et Joachim dit : « Attendons »
Or, l’enfant eut trois ans, et Joachim dit : « Appelons les filles des Hébreux qui sont sans tache ; qu’elles prennent chacune une lampe, et que ces lampes soient allumées, pour qu’elle ne se retourne pas en arrière et que son cœur ne soit pas retenu captif hors du Temple du Seigneur ». Elles firent ainsi jusqu’à ce qu’elles fussent montées au Temple du Seigneur. Et le prêtre la reçut, et l’ayant embrassée, il la bénit et dit : « Le Seigneur Dieu a exalté ton nom dans toutes les générations. En toi, aux derniers jours, le Seigneur manifestera la rédemption aux fils d’Israël. » Et il la plaça sur le troisième degré de l’autel. Et le Seigneur fit descendre sa grâce sur elle. Et ses pieds se mirent à danser et toute la maison d’Israël l’aima.
21 Novembre: fête de la présentation de Marie au Temple
Aujourd’hui, l’Église célèbre dans l’allégresse la Présentation de Marie au temple et notre Congrégation, tout spécialement puisque Marie Poussepin, notre fondatrice, l’a mise sous la protection de la Vierge en sa Présentation précisant dans son « Intuition première » : « Les Sœurs intimement unies au Christ, vivent leur offrande avec la Vierge Marie et solennisent en son honneur le jour de la Présentation. ».
Cette fête exprime que dès sa petite enfance Marie a été consacrée à Dieu, qu’elle l’a servi dans le temple de son cœur immaculé et s’est totalement accordée à la volonté divine à tel point qu’elle a enfanté le Fils de Dieu, le Messie.
C’est le protévangile de Jacques qui relate qu’à la naissance de Marie, Anne et Joachim, ses parents, voulurent remercier Dieu et lui consacrèrent donc leur enfant. Ainsi ont-ils ouvert la voie pour qu’elle soit marquée de cette empreinte divine qui la prédisposera à se faire librement l’humble servante du Seigneur. C’est donc à partir de ce geste que Marie va développer ce sentiment qui lui fera répondre à l’Ange au moment de l’Annonciation : « Voici la servante du Seigneur, que tout m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38) ou encore de s’exclamer dans le Magnificat : « Le Seigneur a fait pour moi des merveilles, Saint est son nom. » (Lc 1, 49).
Mais, revenons à la liturgie de ce jour qui, tout en célébrant la Vierge Marie et en nous faisant contempler sa grâce, tourne également, à travers la 1ère lecture, son regard vers l’humanité entière, rachetée par Jésus, fils de Marie et vers sa vocation profonde : être unie à son Dieu (Cf. Zacharie : « je viens, j’habiterai au milieu de toi, déclare le Seigneur »). Tel est bien le miracle qui s’accomplit pour chacun de nous au baptême : devenus « participants de la vie divine » (2 P 1,4), nous sommes « temples de l’Esprit », incorporés dans le Christ total dont Jésus ressuscité est la Tête. De ce fait, nous attendons particulièrement de Marie par qui la Parole s’est faite chair qu’elle nous rende plus conscients de la présence continuelle du Seigneur à nos côtés.
Ensuite dans l’évangile le Seigneur affirme : « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux – c’est-à-dire celui qui garde ma Parole et demeure dans la grâce de l’Esprit Saint – celui-là est pour moi – non seulement – un frère, une sœur – mais également – une mère ». Que veut-il nous signifier par ces paroles ? Si nous nous sentons concernés par le début de la phrase, avons-nous profondément la conviction que « ma mère » nous concerne aussi et que ce peut être un qualificatif pour chacun de nous ? Car si notre accueil et notre docilité à la Parole construisent notre fraternité avec le Christ, ils nous rendent aussi capables d’enfanter le Christ dans le monde. En épousant la volonté du Père de sauver tous les hommes et de n’en perdre aucun, nous enfantons la Parole du Verbe de Vie dans les cœurs par le témoignage que donne notre propre conversion à la volonté de Dieu.
Sr Catherine Aubry