En ce 4ème dimanche de carême, dimanche de « Laetare » mot latin qui signifie : « Réjouissez-vous » la liturgie nous invite déjà à entrer dans la joie de la résurrection du Christ. C’est une pause joyeuse durant le carême.
Ce chapitre 3 de St Jean que nous méditons en ce jour, est la suite de l’entretien de Jésus avec Nicodème sur le sens de sa mission. Mission d’amour, mission de salut ; mais en quoi cette mission est une joie ? La venue de Jésus dans notre monde avait un seul but : réconcilier l’homme avec Dieu. En effet, l’homme est séparé de Dieu par ses fautes, privé de la gloire de Dieu, donc privé de la Lumière … « parce que ses œuvres étaient mauvaises ». C’est pour cela que Jésus, pleinement Dieu et pleinement homme, est venu sur terre par amour pour nous, afin de rétablir la relation entre Dieu et l’homme. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique, afin que tout homme qui croit en lui ne périsse pas, mais possède la vie éternelle ». Qui est mieux que le Fils pour nous révéler le cœur du Père ? Dieu nous a aimé le premier et son amour est gratuit ; nous ne le méritons pas.
C’est pour notre salut que Dieu a envoyé son fils unique Jésus le Christ dans notre monde. Jésus ne va pas se contenter de nous parler de l’amour de son Père, il va l’accomplir par sa propre vie et jusqu’à la croix. Sur cette croix, il a accepté de mourir pour nous, pauvres pécheurs : ce sont nos souffrances qu’il a portées, nos douleurs qu’il a supportées… c’est par ses blessures que nous sommes guéris, nous dit le prophète Isaïe. Ainsi, comme le symbole du serpent élevé au désert par Moise procurait la santé physique aux hébreux mordus par les serpents venimeux, en Nb 21,8 de même ceux qui regarderont Jésus en croix avec foi possèderont la vie éternelle.
Son amour ne s’impose pas, il nous laisse libre de l’accueillir ou de le refuser. « Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. » Bien que le combat entre la lumière et les ténèbres demeure dans le monde et dans nos cœurs, il ne peut pas nous enlever la joie divine. Voilà pourquoi, sur notre route vers la passion du Christ, nous célébrons le dimanche de la joie. Joie parce que le salut est donné par notre Dieu à ceux qui l’accueillent.
C’est dans cette Bonne Nouvelle que tout chrétien doit puiser sa joie. Joie, que Dieu nous a donnée par pure grâce à travers la passion, la mort et la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. « Soyez dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire, soyez toujours dans la Joie ! » Phil 4,4. Partageons cette joie autour de nous, puisqu’elle est entièrement basée sur l’amour. La joie véritable est souvent discrète et parfois secrète. Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup, nous rappel Raoul Follereau.
Puissions-nous à l’exemple de notre Dame de l’espérance, poursuivre notre montée vers la passion et vers la croix du Christ avec foi et fidélité. Ainsi nous célèbrerons les fêtes pascales qui approchent dans la victoire du Ressuscité.
Sœur Noëlie KABORE