Âgé de 85 ans, Sœur Marie-Madeleine, réside à la Grande Bretèche depuis le mois de septembre.
« Regarder le monde avec les yeux d’un nomade ». En une phrase, une seule, Sœur Marie-Madeleine semble tout condenser, toute sa vie de
femme, d’infirmière et de religieuse (vocation dont elle n’a parlé qu’à 17 ans). Une vie où l’appel du Seigneur semble indissociable de celui à
côtoyer les gens du voyage. « Enfant, j’habitais Avignon. Ma grand-mère leur offrait le café. Donc je les connaissais. Et plus tard, quand l’occasion s’est présentée de les retrouver, je n’ai pas hésité. »
Les gens du voyage, souvent, font peur car leur mode de vie paraît mystérieux. « Même l’Église ne comprend pas toujours leur façon de vivre. Notamment parce que leur foi s’exprime à travers les pèlerinages plutôt que tous les dimanches. Ils ont une relation directe avec le Seigneur et une grande dévotion à la Vierge et aux saints. Et Sœur Marie-Madeleine d’ajouter : « Peut-être y aurait-il des adaptations à mettre en place ?… »
Les années ont passé, les missions ont évolué. « Un jour ici, demain ailleurs », mais de Bordeaux à Tours, en passant par Aix, Marseille, Digne ou Montluçon, Sœur Marie-Madeleine ne les a jamais oubliées.
« L’apostolat auprès des voyageurs m’a équilibrée. Car, en milieu hospitalier, je devais me plier aux règles de l’établissement.»
Et de conclure :
« Des gens très engagés m’ont marquée. Ils avaient le souci de transmettre, puis de laisser la place afin que d’autres puissent s’engager à leur tour »
Église en Touraine – Février 2021 – N° 116