Une foi qui se donne à voir
La première finale de l’Évangile de Jean est connue par cette histoire de Thomas qui ne veut pas croire s’il ne voit pas : on parle souvent de Thomas qui a besoin de voir, de toucher le Corps du Christ pour accéder à la foi.
L’histoire de Thomas n’est pas racontée par hasard. Thomas est un homme ordinaire tout à fait normal, plein de bon sens. Ce qu’il dit est loin d’être le reflet d’un homme insensé : pour croire, j’ai besoin de voir. Qui va acheter une maison sans prendre la peine de la voir et de la visiter ? Personne de bon sens ne ferait cela, a fortiori quand il s’agit d’engager sa vie entière et sa foi en Dieu.
Notre foi est incarnée, elle a besoin de voir, de toucher, de sentir car nous ne sommes pas de purs esprits. La liturgie, d’ailleurs, est remplie de signes qui donnent corps à la foi professée : l’eau, le vin du calice, le pain, la lumière ….
Nous avons besoin de voir pour croire ; cependant le danger serait de résumer notre foi à ce qui est visible. La foi ne se résume pas en voir et ne peut être enfermée dans ce voir. Ce qui doit être vu pour croire est au-delà des apparences. D’ailleurs, ce que voit le disciple bien-aimé c’est un tombeau vide.
La foi de la première communauté chrétienne s’exprime par des actes. Il est frappant d’entendre ce que l’on dit de Pierre concernant ce sujet, il est assimilé à Jésus lui-même comme thaumaturge : « on allait jusqu’à sortir les malades sur les places en les mettant sur des civières ; ainsi au passage de Pierre son ombre couvrirait l’un ou l’autre. » Pierre situe ainsi la communauté chrétienne comme héritière du pouvoir de guérison du Christ. La foi ne naît pas de la vision mais doit se traduire en actes par la visite des malades, le partage, la prière en commun. La foi ne se voit pas mais doit se donner à voir.
Le début du Livre de l’Apocalypse nous dit bien que la foi passe par le témoignage et par la Parole sous l’action de l’Esprit-Saint. Voir, entendre ne me donne pas la foi qui reste don de Dieu mais ma foi a besoin d’être nourrie et de vivre par des paroles et es actes.
Il n’est pas besoin de voir pour croire mais : celui qui croit doit laisser voir en lui cette foi par ses paroles et ses actes.
Sr. Claudine
Una fe que se da a ver
La primera conclusión del Evangelio de Juan es conocida por esta historia de Tomás, quien no quiere creer si no ve: se habla a menudo de Tomás como aquel que necesita ver y tocar el Cuerpo de Cristo para acceder a la fe.
La historia de Tomás no se cuenta por casualidad. Tomás es un hombre corriente, completamente normal, lleno de sentido común. Lo que dice está lejos de ser el reflejo de un insensato: para creer, necesito ver. ¿Quién compraría una casa sin tomarse la molestia de verla y visitarla? Nadie en su sano juicio haría tal cosa, y mucho menos cuando se trata de comprometer toda su vida y su fe en Dios.
Nuestra fe está encarnada, necesita ver, tocar, sentir, porque no somos espíritus puros. La liturgia, de hecho, está llena de signos que dan cuerpo a la fe profesada: el agua, el vino del cáliz, el pan, la luz…
Necesitamos ver para creer; sin embargo, el peligro sería reducir nuestra fe a lo que es visible. La fe no se resume en ver ni puede encerrarse en ello. Lo que debe ser visto para creer está más allá de las apariencias. De hecho, lo que ve el discípulo amado es un sepulcro vacío.
La fe de la primera comunidad cristiana se expresa a través de los actos. Resulta impactante escuchar lo que se dice de Pedro al respecto: se le equipara a Jesús como taumaturgo: « llegaban incluso a sacar a los enfermos a las plazas y los colocaban en camillas para que, al pasar Pedro, al menos su sombra cubriera a alguno de ellos ». Pedro sitúa así a la comunidad cristiana como heredera del poder de sanación de Cristo.
La fe no nace de la visión, sino que debe traducirse en actos: en la visita a los enfermos, el compartir, la oración comunitaria. La fe no se ve, pero debe darse a ver.
El comienzo del Libro del Apocalipsis nos dice claramente que la fe se transmite a través del testimonio y de la Palabra bajo la acción del Espíritu Santo. Ver y oír no me dan la fe, que sigue siendo un don de Dios, pero mi fe necesita ser alimentada y vivida a través de palabras y actos.
No es necesario ver para creer, pero: quien cree debe dejar ver en él esa fe a través de sus palabras y de sus actos.
Sr. Claudine